Les virus nous côtoient depuis des milliers d’années et nous nous sommes tellement bien adaptés à certains d’entre eux, et réciproquement, que de nombreux virus nous infectent sans que nous nous en rendions compte.
D’autres sont de redoutables machines de guerre comme le virus de la grippe Espagnole qui sévit entre 1918 et 1919 et qui tua plus de personnes que la Grande Guerre. N’oublions pas que le terme « virus » vient du mot latin qui signifiait « poison ».
Virus de 1918 rétrospectivement reconstitué par génie génétique à partir d'échantillons de restes humains de 1918.
Mais limiter notre connaissance du monde des virus aux seuls virus pathogènes serait une erreur. En effet, l’étude de la « virosphère » pourrait nous renseigner sur l’origine même de la vie et l’émergence de la biodiversité sur notre planète
Bien avant la découverte de leur existence, Hippocrate (460-370 avant JC) baptisait herpès le fameux « bouton de fièvre », alors qu’Aristote décrivait précisément les symptômes de la rage (384-322 avant JC).
Les virus ont également joué un rôle direct dans l’Histoire. Comme le virus de la variole qui a participé à la perte des Aztèques face aux conquistadores au XIVème siècle.
Les virus sont des parasites obligatoires, ils pénètrent dans une cellule vivante pour se multiplier et semblent dénués de vie lorsqu’ils sont à l’extérieur d’une cellule. Mais les avis sont partagés à ce sujet (Saib, 2006).
Dès la fin du XIXème siècle, la bactériologie prenait son essor avec la caractérisation des micro-organismes, rendue possible grâce à la microscopie et aux techniques de culture bactériennes.
Les virus, de redoutables machines à tuerDepuis la découverte des premiers virus au début du XXème siècle, de nombreux virus ont été isolés, infectant les organismes des trois règnes du vivant, les bactéries, les archées et les eucaryotes.
Nous savons aujourd’hui que les virus sont retrouvés dans tous les biotopes, toutes les latitudes.
Entre les années 50 et 70, avec la mise au point de la vaccination et surtout l’éradication de la variole de la surface de notre planète annoncée en 1980 par l’OMS, nous pensions maîtriser le monde viral. C’était mal les connaître.
Virus de l'immunodéficience humaine
En 1983 était isolé le virus du SIDA qui continue à faire parler de lui avec plus de 40 millions de personnes infectées en 2006, dont plus de la moitié en Afrique. Depuis, de nouveaux virus pathogènes sont apparus ou réapparaissent régulièrement et font la une des journaux. On connaît aujourd’hui une multitude de virus pathogènes, certains peuvent même induire des cancers . Même si notre système immunitaire arrive souvent à avoir raison d’eux, certains virus arrivent à déjouer nos défenses, alors que la variabilité de leur patrimoine génétique leur permet d’échapper aux traitements disponibles. Le combat paraît sans fin. Même la mise au point des trithérapies pour lutter contre le VIH ou ce nouveau vaccin qui semble prometteur pour la lutte contre les papillomavirus responsables du cancer du col de l’utérus (Lire à ce sujet notre actualité) constituent des armes limitées face aux virus.
Aussi, le rapport que nous entretenons avec les virus a toujours été celui d’une proie face à son prédateur. Bien sûr, les virus associés à une maladie, chez l’homme, l’animal ou le végétal, sont mis en évidence aisément. Aussi, notre connaissance du monde viral se résume principalement aux virus « pathogènes ». Comment mettre en évidence un virus qui n’induit pas de maladies ? Evoquons cet autre aspect du monde viral.
De l’utilité des virus : de la thérapie génique à la lutte anti-tumorale Les virus ont joué un rôle important dans le développement de la biologie. Dans les années 50, l’étude des virus de bactéries, les bactériophages, a permis la naissance d’une nouvelle discipline, la biologie moléculaire. Celle-ci vise à comprendre les mécanismes de fonctionnement de la cellule au niveau moléculaire. Elle s’attache en particulier à étudier les molécules porteuses de l’information génétique (ADN et ARN), les protéines produites à partir des gènes, et la relation entre ces trois types de molécules.
De nombreux mécanismes moléculaires qui régissent la cellule ont été découverts grâce à l’étude des virus. Ces derniers détournent à leur profit de très nombreuses machineries cellulaires, mais subissent également divers processus cellulaires.
La mise au point des techniques de génie génétique dans les années 70 a conduit à utiliser les virus comme transporteur de gènes. Paul Berg (Prix Nobel de Chimie en 1980) souhaitait utiliser le virus de singe SV40 comme cheval de Troie, capable de transporter un gène « médicament » dans l’organisme d’un personne atteinte d’une maladie génétique. Depuis, de nombreuses tentatives furent entreprises avec différents types de virus, avec plus ou moins de réussite. Il a fallu 30 ans pour voir le premier réel succès de la thérapie génique. En utilisant un rétrovirus de souris, l’équipe du Professeur Alain Fischer à l’Hôpital Necker Enfants-Malades réussit à corriger un défaut génétique grave. Les enfants atteints par cette anomalie possèdent un système immunitaire déficient et sont par conséquent condamnés à vivre dans une enceinte stérile. Ce sont les fameux bébés-bulles. Introduisant la copie du gène non muté dans les cellules déficientes, le défaut du système immunitaire de ces dernières a été corrigé et les enfants ont pu goutter à la liberté.
Principe de la thérapie génique
: Banque des Savoirs
Cependant, certains enfants ont déclaré des leucémies suite à ce traitement, démontrant qu’il reste encore du travail pour que ces approches soient généralisées.
Outre la thérapie génique, les virus peuvent également être utiles pour lutter contre les infections bactériennes. Félix d’Hérelle à l’Institut Pasteur de Paris, découvrait des virus de bactéries, les bactériophages (littéralement mangeurs de bactéries) pendant la première guerre mondiale. Ces virus pénètrent dans les bactéries et les détruient. Il pense aussitôt à les utiliser pour combattre les infections bactériennes. Mais la découverte des antibiotiques dans les années 20 va couper court au développement de la phagothérapie. C’est l’apparition de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques qui nous amène à repenser la place des phages dans notre panoplie thérapeutique (Clark and March, 2006 ; Skurnik and Strauch, 2006).
Félix d'Herelle
De manière encore plus surprenante, il existe des virus qui se multiplient spécifiquement dans les cellules tumorales, conduisant inexorable à leur destruction. Il s’agit des virus oncolytiques. Une dizaine de virus sont actuellement à l’étude (Liu et al., 2007; Szelechowski and Saib, 2005).
Des adénovirus au microscope électronique en transmission
Ainsi, les virus peuvent constituer d’excellents outils thérapeutiques au service de l’homme. Mais comme pour toute approche thérapeutique, il convient de connaître parfaitement l’outil utilisé. Par conséquent, l’étude approfondie des virus et de leurs interactions avec les cellules qu’ils infectent est indispensable pour éviter tout effet adverse ou du moins les limiter.
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